jeudi 22 août 2013

Tattoo et moi





Finir une planche en couleur, c'est toujours constater étrangement que j'ai l'impression (oui jeu de mot) de l'avoir toujours connue comme ça.
Cette surprise d'une reconnaissance est aussi, sans doute, une forme d'assurance à soi-même.
Aujourd'hui je reçois un étrange dessin sur un bras montré par un doigt inconnu. La carte postale mystérieuse porteuse de ce dessin vient se poser sur ma lithographie après la brève rencontre avec la factrice.
La carte postale traîne ainsi sous l'œil qui interroge le futur projet de Jonathan Chauveau (que je ne connais pas) et Florian Viel (que je crois bien connaître). Il s'agit donc d'une carte postale, invitation à l'ouverture prochaine d'une exposition à la Galerie Patricia Dorfmann. On peut lire au verso toutes les informations sur cette exposition et notamment que la jeune femme ainsi porteuse d'un beau tatouage est l'artiste Dawn Kasper (que je ne connais pas...)
Mais ce que je sais bien c'est que, elle, a eu comme Florian le courage d'inscrire ainsi sur son corps un dessin, un tatouage. Je jalouse bien cela, repoussant toujours pour ma part, le moment où j'en ferais de même... ma procrastination à ce sujet est totale !
Alors Florian m'encourage, il a raison. Je l'aime bien pour ça aussi mais surtout pour le beau travail qu'il est en train de mettre en place dans sa jeune histoire d'artiste.
Alors nous irons voir ce que ce Eight Days In L.A, a postcard project, peut bien être. Nul doute que nous y trouverons cette ambition mâtinée de doutes superbes que porte au moins l'un des deux protagonistes (celui que je connais)...
Pour percevoir cela, je vous propose de regarder les photographies de Florian Viel réalisées lors de son dernier séjour aux U.S.A. Vous comprendrez facilement pourquoi j'aime ça.
But...Where is my Pamela ?



















vendredi 16 août 2013

Zappa, Idan, la Vieille, Sonia, Mickael Brecker, François et les autres.


Pendant que je pose de l'aquarelle sur l'avant-dernière lihographie. j'écoute François Angelier nous raconter le musicien Zappa que je connais si mal. Pour moi, c'est un vrai mauvais genre !
Mais aussi, un peu avant, j'avais bien aimé le retour de Idan et la leçon de vie de "la Vieille" chez Sonia Kronlund.
Alors, je vous laisse ré-écouter ces deux émissions de radio, des voix qui nous donnent un peu le sens de la mesure. Comme bande-son, je vous propose Mickael Brecker, simplement incroyable :












mardi 13 août 2013

Saul, Inge pour continuer, pas pour finir.


Je peux bien vous dire que c'est très frais puisque l'article que vous êtes en train de lire est écrit exactement 10 minutes après l'achèvement du tirage lithographique que vous avez sous les yeux.
Les amateurs de dessinateurs reconnaîtront facilement dans ses propositions graphiques des influences (et même pire !) venues de Saul Steinberg et de Inge Morath qui photographiait ainsi Saul Steinberg et ses amis portant des masques faits souvent d'un simple sac de papier sur lequel l'un de mes plus grands libérateurs avait dessiné.
La grande candeur, la naïveté géniale, le sens inouï de la simplification renouant ainsi avec les premiers temps du signe et du langage, font de ce travail de Saul Steinberg l'un des plus beaux et des plus émouvants qu'il me fut donné de découvrir.
Alors, je tente parfois d'atteindre cette réduction graphique qui n'est pas une élimination mais bien une concentration des sucs du dessin.
Mais c'est bien difficile comme chemin, mais c'est bien plaisant aussi.
En espérant que Saul et Inge ne m'en voudront pas de cette proximité, je vous donne donc à voir le moment lithographique où j'en suis. Et c'est sans doute un peu Steinberg qui me poussa pour le mot fin à conjuguer le verbe continuer au présent de la première personne du singulier.







 













lundi 12 août 2013

Un guide, un livre des Mystères...

Finalement dans ma bibliothèque peu de livres résument en un seul exemplaire autant de qualités et, sans doute, l'arrivée d'un deuxième exemplaire offert par mon frère Christophe (merci !) me pousse soudain à vous en parler.
Attention ! Il s'agit bien là d'un cas unique dans l'édition française, d'un livre total !
Le Guide de la France Mystérieuse, les guides Noirs, Tchou éditeur publié en 1964.



Comme son titre l'indique, il s'agit de faire une sorte de tour de France des lieux magiques, étranges, mystérieux et habités par les démons et les fées en tous genres en s'appuyant sur des sites et des légendes. Si pour ma part, je n'ai d'habitude que peu d'affinités avec ce genre, ici, dans ce travail éditorial, quelque chose de juste, de parfait se joue à tous les niveaux. D'abord le livre prend la forme d'un vrai guide ressemblant un peu à un guide rouge Michelin. Le volume est très épais, le format très allongé et la prise en main donne immédiatement la sensation physique d'une épaisseur...d'une richesse de grimoire. La couverture noire est travaillée avec de belles typos, on est déjà dans l'ambiance.
Dès que l'on ouvre ce guide on tombe d'abord sur des cartes et des plans vous offrant l'occasion de vous situer et aussi de vous proposer des itinéraires mystérieux dans votre région ou dans celle de votre villégiature. Puis vient une sorte de petit glossaire réunissant tous les noms et termes de ce vocabulaire de monstres, vous donnant la définition de alchimie à vouivres. Puis on vous offre quelques conseils pour bien saisir cette France Mystérieuse et enfin, rangées par ordre alphabétique viennent les villes concernées de Abbeville à Zonza...
Mais ce qui saute au yeux immédiatement lorsqu'on feuillette pour la première fois ce gros volume c'est la profusion de l'iconographie, la richesse des images et la qualité de la mise en page ! Le travail effectué pour retrouver et compiler toutes ces vignettes romantiques, gothiques, étranges et merveilleuses est juste époustouflant ! On jubile à chaque page de toutes ces petits tableautins de gravures sur bois pour l'essentiel, rassemblées ici et choisis avec un goût parfait nous offrant frisson, doute, et imaginaire. Il faut aussi maintenant dire à qui nous devons ce Guide de la France Mystérieuse et là... plus de mystère sur la qualité de l'ouvrage car très vite on reconnaît la signature de François Caradec ou encore de Roman Cieslewicz dont les collages pour les grandes lettrines par exemple sont d'une telle qualité qu'ils sont une douleur à ma jalousie...
On notera donc René Alleau comme directeur de publication, pour l'iconographie Jean-Robert Masson et R. J. Ségalat, pour la maquette superbe Serge Kristy ou encore pour les très beaux et épurés sigles Ladislas Mandel.





Mais, comme si tout cela ne suffisait pas, on trouve dans l'introduction, des conseils pour ce type de tourisme et là, on retrouve bien cet esprit de François Caradec. Je vous donne à lire le petit chapitre nommé vers le tourisme intégral qui dit parfaitement comment jouir d'un tel travail !

Vers le tourisme intégral.
Grâce à eux( les chercheurs) , ce guide, pour la première fois, croyons-nous, ouvre les portes du tourisme intégral : celui qui n'exige pas d'autres moyens de transport qu'un bon lit et une veilleuse.
Pour les privilégiés, signalons qu'une Rolls, convenablement aménagée, peut, à la rigueur, être utile : mais il faut y installer une cheminée, y allumer un feu de bois, tirer les rideaux et ne l'utiliser qu'en temps de pluie.
On doit alors ouvrir ce guide, au hasard. La première page venue vous transportera loin d'ici (et peut-être loin d'ailleurs). On peut aussi regarder seulement les images et boire un verre (il ne sera pas indispensable d'en boire plusieurs). Quand vos affaires seront mauvaises, quand vous vous sentirez abandonné ou solitaire, n'hésitez pas à vous mêler à la foule des lutins qui deviendront vite vos amis.
Et si, par aventure, la fantaisie vous prenait de voyager autrement que comme il vous plaira, si vous désirez vraiment, tel saint Thomas, toucher du doigt les merveilles ici décrites, vous constaterez, à votre grande surprise peut-être, que nous n'avons rien inventé, rien ajouté, rien falsifié.
Si, malgré nous et comme il est inévitable en un tel domaine, nous avons commis des erreurs ou si nos correspondants se sont trompés, n'hésitez pas à nous écrire et, ainsi, à joindre votre herbier local à notre flore. Voici notre Guide : il peut être, demain, le vôtre.

Je vous montre également la couverture du deuxième exemplaire dans ma collection qui, en fait est la deuxième édition numérotée de 1966. Mon exemplaire possède le numéro 3558... Il existe aussi une version de poche de ce guide qui décline par volume une région de France et une édition reprenant à l'exact la première, là aussi déclinant toutes les régions.





Tout cela a rencontré un grand succès éditorial si on en croit la fréquence relative avec laquelle on trouve chez les bouquinistes et les vides-greniers ces guides. Alors, si l'occasion vous en est donnée, ne passez pas à côté de ce Guide de la France Mystérieuse. Bon voyage... étrange... soyez prudent tout de même...







Remplacez le mot mégalithe par bunker et ça marche parfaitement !