Philippe Martin est une personne importante pour moi.
Il m'a mis dans les mains ma liberté d'artiste, c'est-à-dire qu'il m'a offert mon autonomie face à mes moyens de productions.
Dans ce travail de lithographie que j'effectue depuis quelques années maintenant (oui je sais...) c'est bien à la fois son regard d'artiste qui m'est indispensable mais également, et c'est inséparable, ses gestes techniques.
J'ai jalousé son travail plastique, je le jalouse encore.
Mais 
Philippe vient de faire quelque chose de fort, quelque chose qui unit, quelque chose qui pourrait même faire un peu peur.
Il vient de m'offrir la 
quasi totalité de ses livres sur la lithographie et la gravure...
Une bibliothèque.
Merci 
Philippe.
(pudeur)
Offrir un livre à quelqu'un c'est toujours émouvant car c'est souvent une partie de soi que l'on offre, que l'on tend à l'autre.
"Regarde ça, c'est ce que je suis, c'est ce qui nous rassemble."
Alors une bibliothèque....
En plus, dans ce lot important certains ouvrages lui ont été offerts par d'autres aujourd'hui disparus qui ont laissé sur les pages de garde leur nom dans une généalogie de propriétaires dont je me demande si vraiment j'ai le droit d'être le nouveau maillon.
Je vous propose d'en voir une petite sélection. Certains sont vieux, certains sont gros, certains sont fragiles mais tous seront des briques fortes dans le mur de ma mémoire. Simplement un lien, toujours un outil et parfois des indispensables moyens à mon tour d'inventer avec quelques-uns et quelques-unes des lieux de recherche, des lieux de création.
Bref me voici à poursuivre la course de relais, ne démarrez pas trop vite, j'arrive !
Mais également dans ce lot de livres quelque chose de très important :
Pour vous ce n'est rien, un monsieur fait l'encrage d'une pierre. Pour moi, c'est énorme car ce monsieur c'est Monsieur 
Aumont. C'est lui qui a appris à 
Philippe le travail de la lithographie. En quelque sorte, mes gestes au travers de ceux de 
Philippe sont un peu (beaucoup) les siens. Il travaillait à l'école des 
Beaux-Arts de 
Rouen, il venait en Solex depuis Elbeuf où il était lithographe dans la grande maison d'édition Paul 
Duval.
Philippe me parle souvent de lui et pouvoir le voir ainsi au travail, sur une table qui fut celle de l'invention de mon travail lithographique est, vous le comprendrez bien, une grande émotion.
Monsieur Aumont au travail aux Beaux-arts de Rouen :

Dans ce manuel du lithographe, les trois noms des propriétaires 
successifs : Messieurs 
Dendeville, 
Ramondot et Martin. 
Oserais-je ajouter le mien ? Oui 
da !

Certainement l'un des plus importants livres sur la gravure celui de Monsieur 
Hayter. Il se trouve que, justement au Musée 
Guggenheim j'ai discuté l'un de ses moulages de plaque avec nos étudiants en juin dernier... J'auras donc plaisir à leur montrer ce livre à l'automne.
quelques (très beaux) dessins dans cet ouvrage :
celui-ci il est pour 
Fabien et 
Quentin :

celui-ci pour Claude :

le dessin du moulage de plaque :
Monsieur 
Hayter lui-même au travail :

Le "Tamarind" est quasiment une légende chez les lithographes :


quelques images du "Tamarind" :
