dimanche 10 mai 2015

En 1954, Babar visite Le Corbusier



Je suis de cette génération qui a connu Babar par l'émission de télévision dans laquelle un Babar vivant était incarné par un comédien sous un costume un peu comme Casimir bien plus tard.
Alors, pour ma collection d'Enfantina, lorsqu'un album de Babar en bon état se présente, je ne peux résister.
Ce matin, j'ai eu de la chance en trouvant au fond d'une valise en simili cuir marron, un album de grand format intitulé La fête à Célesteville avec mon héros éléphant. Il s'agit en plus de la première édition de 1954 tout de même...
Mais acheté vite, rangé vite dans un sac, ce n'est qu'à la maison que je m'amuse que cet album évoque plusieurs intérêts croisés. D'abord celui pour Babar mais aussi, celui pour les grandes expositions internationales et aussi d'une certaine façon... l'architecture.
Car l'album raconte comment le Roi Babar décide l'édification d'une exposition internationale ou, du moins, inter-animale !
Chaque race proposant un édifice... Tout commence par la traversée du lac sur un pont qui ressemble bigrement à celui de Tancarville ! Puis vient la visite elle-même, avec un Pavillon par animal ayant les particularité des animaux concernés, haut pour les girafes, avec des perchoirs pour les oiseaux etc...
Mais c'est le pavillon des lions qui me laisse pantois.



On y voit en effet une construction totalement ouverte, offrant un plan libre et une façade libre qui nous rappelle la Maison Dom-Ino de Le Corbusier ! Sur celle-ci tout de même, figurent tout en haut, deux beaux lions sculptés.
Suis-je à ce point marqué par mes influences que je projette ainsi sur ce dessin mes références ou bien, y a-t-il bien là une influence possible ? Après tout en 1954, Le Corbusier était populaire. Jean de Brunhoff avait-il vu une représentation de cette maison Dom-Ino ou la coïncidence des imaginaires peut rassembler un architecte phare et un illustrateur de livres pour enfants ? Il y a tout de même bien des différences comme l'emplacement de l'escalier, l'épaisseur, les piliers carrés.
Qu'importe, j'aime l'idée que le pavillon des lions soit copié de la maison Dom-Ino de Le Corbusier. Sans doute, dans une cité radieuse toute neuve, sur le Linoléum de la chambre d'enfant, un album de Babar identique à celui-ci a été abandonné pour y préférer un tour dans la pataugeoire sur le toit-terrasse...
Laissez-moi rêver.