Une journée de tirage qui ne ressemble pas aux autres.
Philippe Martin est venu me voir et a réalisé quelques tirages sur cette grosse presse un peu lourde. Il y a bien longtemps maintenant que j’avais vu Philippe à l’encrage et au tirage sur pierre. J’aime bien les discussions que nous avons sur la fermeté ou la mollesse d’une encre, sur la température de l’atelier ou encore sur la pression de la machine. Tout cela permet de bien ou mal faire le tirage. Mais je regarde toujours ses gestes avec autant de plaisir. Le balancement d’un bras, l’appui d’une main sont pour chacun personnels. Et ce sont ces gestes-là que j’ai dû apprendre à maîtriser et à m’approprier cela fait 20 ans déjà...
Je n’ai pas de regret d’avoir passé du temps à cela. Nous avons pesté contre la mollesse des encres Charbonnel que pendant un temps j’avais remplacées par des encres américaines, Philippe a trouvé le rouleau un peu dur et c’est vrai qu’il (le rouleau !) a tendance à sauter un peu sur la pierre. J’ai encore un peu trop sous-acidulé au montage ce qui m’a valu quelques déboires du genre bouchage des traits. Puis Philippe, suite au coinçage d’une barre de bois a tenu absolument à passer deux fois l’épreuve ce qui se conclut toujours par une image en écho, ce qui nous amusa bien. Mais tout va bien, la presse fonctionne, il faut apprendre à la connaître. Il faudra rehausser le plateau. C’est un très bel outil et j’ai beaucoup de chance d’avoir eu Philippe pour m’apprendre à maîtriser ce genre d’engin et d’avoir Monsieur Guiramand qui me cède cette presse par l’intermédiaire de Gérard Diaz. Cela fait beaucoup de mains qui se croisent sur un outil et c’est assez émouvant.
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