Je choisis cet étonnant livre de Graham Oakley qui porte le titre mystérieux de 512.
C'est la couverture représentant des hommes en chapeaux melons et parapluies qui m'a d'abord séduit.
J'y voyais là autant une sorte d'hommage à Magritte qu'à Roland Topor, surtout que la facture du dessin et de la peinture n'est pas bien loin ni de l'un ni de l'autre.
Mais dès que j'ai feuilleté cet album publié en 1981 par Albin Michel, j'ai compris pourquoi celui-ci portait ce titre étrange.
Fractionné en deux par l'horizontale, le livre propose une combinaison d'images venant se coller par la découpe et inventant à chaque combinaison une image des plus fantaisistes.
Sorte d'imagier à la proposition de Raymond Queneau et son incroyable Cent Mille Milliards de Poèmes, le livre propose ainsi, si j'ai bien saisi, 512 propositions d'images combinées possibles.
C'est beau, drôle, et particulièrement étrange parfois.
Le surréalisme est à toutes les pages et je me surprends à même aimer finalement la manière de peindre un peu juste parfois.
On remarque aussi que Oakley propose pour chaque image une proposition réaliste qui pourra être immédiatement contrariée par une page tournée.
Je crois que ces moments réalistes augmentent encore la jubilation du collage fantaisiste et reposent, d'une certaine manière faisant vraiment surgir l'étrange.
On remarque aussi que dans la partie basse, l'auteur dessine un ou plusieurs personnages regardant vers le haut, tour à tour séduits, heureux ou franchement effrayés par la proposition de la partie supérieure de l'image !
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