mercredi 26 mai 2010

quatre-vingt quatorze



9h.
démarrage.
12h.
pause repas.
13h30
reprise.
14h.
Fin du tirage et rangement.
25 épreuves.

Tout s'est bien passé. J'ai dû tout de même soutenir le tirage de deux petites mises (bandes de papier) sur les bords mais rien de grave ni de gênant.
La pierre avait pourtant dormi un peu longtemps sous sa gomme mais il faut croire que finalement cela fut bénéfique.
De plus ces derniers jours à grande chaleur n'auraient pas été très bons pour un tirage.
Le ciel nettoyé par l'orage et l'air rafraîchi par la pluie grasse ont fait merveille ce matin.
94 lithographies réalisées à ce jour...
Maintenant il faut à nouveau grainer cette pierre dure. Pas aujourd'hui, pas demain, pas vendredi, pas.....







lundi 10 mai 2010

des ateliers de lithographie dans le monde

Je viens de recevoir ce livre :


The contemporary lithographic workshop around the world.
Mickael Knigin and Murray Zimiles
Van Nostrand Reinhold édition

Ce livre tente et réussit je crois un inventaire des plus importants ateliers de lithographie dans le monde en 1974 !
Combien en reste-il aujourd'hui ?
Je vous propose de regarder quelques images des ateliers. J'aime toujours ainsi parcourir les lieux, tenter de deviner des astuces et des gestes que je ne connais pas, et puis aussi sentir l'effervescence d'un endroit ou au contraire son relatif calme.
Lorsqu'on referme le livre, on a le sentiment d'une belle énergie et d'un appétit pour l'estampe dans cette période de l'histoire du genre.
Cela fait chaud au coeur.

Chez Lithographic Workshop, une bien curieuse manière d'imprimer des lignes !

A deux c'est mieux, surtout pour deux couleurs, chez Graphicstudio.

Chez Gemini G.E.L, mon œil glisse sur le porte-rouleau sur la table d'encrage.
I would like to work with you, Gemini !

Toujours chez Gemini G.E.L, on prépare un Franck Stella si je ne me trompe...

Chez Edition Press, regardez le rouleau Titan à l'encrage !

encrage d'une pierre chez Printshop.

Deux images de chez Mourlot sur lesquelles apparaît deux fois le même jeune homme.


Qui donnera un nom à cet homme travaillant chez Mourlot ?

Chez Arte (Maeght), un passage en pression.

Chez Arte (Maeght) deux imprimeurs au travail.

Chez Henri Deprest on savait faire des pauses à côté des machines !

Chez Edmont et Jacques Desjobert, un jeune lithographe passe en pression. Mais il tourne la roue d'une drôle de manière pour moi... A moins qu'il ne soit en train de régler la butée de la pierre ?

Dans le même atelier la remise des pierres lithographiques. Que contiennent les mystérieuses casseroles ? Du sable pour le grainage ?

A l'imprimerie Clot Bramsen et Georges, on voit les "bêtes à cornes" bien rangées.

Pour finir, juste vous dire que ce matin j'ai fait le montage de ma pierre. je devrais pouvoir faire le tirage cette semaine !
Vite, vite !

mardi 4 mai 2010

Last Polaroid Workshop Express

Alors que je viens de mettre sous gomme ma dernière pierre, je reviens sur un atelier Polaroid réalisé la semaine dernière avec les étudiants de deuxième année Art.
Il me restait quelques cartouches de film 600 et vu la disparition de la marque, l'engouement toujours vivace chez les étudiants pour ce type de photographie, j'ai décidé de faire comme un dernier feu d'artifice et de brûler ces dernières cartouches !
Ainsi nous serons plusieurs à nous souvenir de cette fin malheureuse même si, parmi les étudiants, certains se rassurent en voyant Impossible Project prendre le relais.
Pour ma part, je suis un peu pessimiste.
Le contrat :
Deux shoots (je déteste ce mot) deux prises de vues par étudiant désireux.
On peut tenter l'établissement d'une très courte narration, inventer le début d'une collection (collecte ?), faire deux photographies, tenter d'enregistrer la fin du processus, faire comme si de rien n'était, jouer sur l'instantanéité, titiller la limite du film un peu vieux, bloquer la sortie du film (beauté de l'accident), se tirer le portrait une dernière fois, jouer, rater.
Alors voilà, sans hiérarchie, même si j'ai mes préférences !

Comme une image du jour dit, Cécilia Djondo :

les cheveux d'une amie, Cécilia Djondo :

Martin Boissard, comme une pochette de disque de variété :

nuages barrés par les rouleaux, Crézia Micallef :

le doigt où il ne faut surtout pas, Mathieu Laffargue :

Les ombres menaçantes qui planent sur l'école, Estelle Kongo-Bacary :

et les lignes d'un arbre toujours par Estelle :

Typologie typographique, Perrine Clément :

Perrine Clément comme suspendue :

et le groupe, éprouvant la rapidité du Polaroid SLR 680 :

autoportrait de Martin Boissard : (oui je sais...)

déstabilisation architecturale de Mathieu Laffargue :

Les mots de Hugues Loinard le plus fervent Polaroid Maker :


le très expressionniste paysage de Gwénaël Bodet :

Les nuages bougent et Crézia Micallef tente de les suivre :

autoportrait d'un jeune homme chinois, Qi Zhuo :

Et sa reprise comme un écho :

Pour les connaisseurs, l'appareil utilisé pour ces prises de vues est un Polaroid SLR 680 qui sous un châssis de SX 70 utilise du film 600.
Une rareté superbe.

lundi 26 avril 2010

Et voici

Et voici qu'il ne me reste plus qu'à préparer, imprimer et ranger.
Je vous laisse voir les dessins sur la pierre.
Et dans les marges de l'ouvrage.





vendredi 23 avril 2010

Tout-venant



De la Galerie Störk, il faut déjà saluer le courage et l'abnégation de ses responsables qui tentent dans cette ville de Rouen un peu endormie de proposer un lieu d'art contemporain.
Ensuite il faut saluer Jean-Paul Berrenger qui y expose actuellement.
Dans cet espace réduit il a su avec intelligence créer une dynamique avec finalement peu de chose, juste le croisement de 4 madriers de bois.
Sur ces barres parallèles, il dispose un quantité incroyable de micro-sculptures, de collages d'objets chacun ayant une poésie et un humour évocateur.
C'est simple.
Croit-on.
Mais le dispositif de création par le rebut est aussi un rébus.
Des petits de rien, des morceaux de jouets, des éléments détachés de leur fonction mais tous pour la plupart fabriqués déjà une fois par l'industrie de la plasturgie ici retrouvent une allure et une narration d'une grande ironie.
C'est mystérieux.
Le jeu vient de ce que chaque parcelle d'objet offre à la fois le souvenir de son origine tout en étant troublée immédiatement par son nouvel aspect incongru ou surréalisant.
Mais Jean-Paul Berrenger sait jouer aussi de ses influences et c'est bien un cirque à la Calder sous les effets de la sculpture moderne qu'il nous propose à une échelle réduite, comme des miniatures d'une exposition d'œuvres modernes où l'on s'amuse à des reconnaissances.
Mais attention, il ne s'agit pas non plus de jouer les maquettistes mais bien de nous troubler face à nos propre références qu'elles soient celles du critique d'art ou du gamin retrouvant là le jouet Kinder perdu.
En tout cas, je ne peux pour ma part m'empêcher d'y projeter mes dessins du dictionnaire, voyant dans certaines de ces sculptures la réalisation concrète de mes dessins où, j'ose, l'envie de voler ici quelques idées...
Je n'oublie pas l'une des pièces simplement la plus émouvante, un peu à part, au sol.
Une paire de chaussure hors d'âge, magnifiques comme celle de Van Gogh, emplies de cire et servant de bougies.
Le vide pris ici par la paraffine est celui des pieds du père de l'artiste. Faire ainsi du plus terrible des vides une lampe d'Aladin la plus fruste et la plus magique qui soit est bouleversant. Oui.

81 rue d'Amiens Rouen
ouverture du jeudi au samedi de 14h à 18h
tél : 06 78 48 14 25 / 06 68 58 70 06