lundi 23 mars 2020

Tron pour personne

Même si l'échec relatif de l'article d'hier me conforte dans l'idée que tout cela ne sert à rien, je me suis permis de continuer cette plongée dans mes livres et ma bibliothèque.
Avez-vous remarqué comment, à la télévision, la bibliothèque des interviewés est devenue le fond d'écran parfait ? Jamais vu autant de livres...
Peut-être que celui-ci touchera mieux notre époque Vintage, notre goût pour l'adolescence infinie, pour l'enfance merveilleuse vues depuis des adultes amorphes.
Et comme personne, (ou si peu) ne lira cet article, je suis bien libre finalement. Alors voilà le livre du jour :



Oui c'est bien plus accessible que le précédent.
Disons-le tout de suite, il est de bon ton aujourd'hui de faire de ce film à la fois un navet et dans le même temps une sorte d'icône, comme si pour s'excuser d'aimer quelque chose, il fallait prendre la distance du second degré que seul l'adulte s'autorise.
Pour ma part, j'ai et j'avais et j'aurai, j'espère, toujours des bons souvenirs de Tron car il n'est pas question que je renie mes stupéfactions d'enfant aux décors, aux scènes de poursuites, à l'esthétique de ce film. Après tout, l'histoire bien irréaliste déjà à l'époque était bien un prétexte pour nous faire vibrer à ces quelques scènes mythiques de motos. Personne, même pas un enfant à l'époque, ne pouvait croire en cette joyeuse fantaisie et il serait bien malhonnête de lui reprocher aujourd'hui ce dont nous nous fichions comme d'une guigne à l'époque.
Tron c'est d'abord un spectacle auquel nous sommes conviés, pas une leçon de cinéma ou de philosophie sur l'homme-machine, le virtuel, l'étant, l'être et compagnie.
Alors...
Regardons ce très beau livre en Pop-up qui fut publié en 1982 ! Nous y retrouvons l'esthétique du film même si cela est un peu adouci, presque pastelisé.
Étrangement le livre me permet un rapprochement que me permettait beaucoup moins le film avec Métropolis. Les anneaux de lumière, les architectures etc...
Il faudra se poser la question de la traduction ainsi en dessins et gouaches d'un film ayant pour objet la maîtrise de l'image informatique, on dira aujourd'hui digitale. Pourquoi donc ne pas avoir usé de photogrammes du film au lieu de rejouer ainsi de manière traditionnelle la voie du livre d'enfant dessiné ?
Je ne sais pas.
On notera que l'éditeur Nathan ne donne aucune information sur les illustrateurs ayant opéré cette traduction du film vers ces illustrations. Le livre valait 49fr en 1982 ! Pas donné tout de même et j'imagine à la fois la déception de l'enfant tombant sur des feuilles s'animant si peu et si mal face à l'ampleur baroque du film et étant tout même heureux de pouvoir interagir sur les languettes pour le faire vivre.
Les parents n'avaient alors pas encore cette peur de voir leurs enfants tomber dans le monde virtuel des ordinateurs familiaux. Autre temps, autres mœurs, autres livres...


















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