mardi 9 décembre 2008

quelques



Aujourd'hui j'ai pesté contre les plumes...
Dans une boîte de Bêtises de Cambrai en tôle lithographiée, séjournent des boîtes et des boîtes de plumes provenant de chez Monsieur Ramondot. J'ai déjà épuisé une série et j'attaque une autre. Je n'utilise plus depuis longtemps les plumes spécifiques à la lithographie que l'on trouve chez les fournisseurs car elles sont de trop mauvaise qualité, mal fendues, pointes émoussées et trop courtes pour les portes-plumes, elle s'usent en plus très vite mais ça c'est valable malheureusement pour toutes les plumes. Il faut dire que la pierre agit comme un papier de verre très fin et abîme la pointe.
Mais tout de même encore cette foutue manie de ne pas vouloir laisser l'encre s'écouler sur la surface. La goutte d'encre se forme au-dessus du vide et soit n'est pas envoyée vers la pierre pour le dessin soit coule d'un coup en une magnifique tache... Alors il faut bien nettoyer la pointe métallique, user un peu la plume et on peut espérer faire une ligne fine... Tout de même c'est délicat. Parfois je voudrais avoir des gestes plus libres, plus mordants, plus fouettants mais le risque c'est la tache...
L'énergie doit donc passer autrement.
Bon sinon rien de bien palpitant, je dessine.
Je vois que cette pierre sera plus ouverte que l'autre, plus blanche. Moins de lavis, moins d'images cernées dans des cases et dessins plus en lignes qu'en valeurs.
C'est un autre rythme.

lundi 1 décembre 2008

en marge et au-delà


Piano.
Mais je me chauffe. L'ennemi c'est le froid. 
Un peu pour vous, l'avancement des travaux.

Et puis le dessin de Manon, la fille de Natacha qui m'a représenté si judicieusement. C'est bien moi.
Parfois vouloir faire vite un signe, une trace qui suffise pour passer à l'autre mot qui se présente sous une forme plus dimensionnelle et représentative. Même si c'est improbable, je préfère la fausse réalité au symbolique. Je tente l'épuisement de mon imaginaire. Rien que ça. Mais ne vous inquiétez pas, ce n'est pas une position négative puisque la perversité me pousse également à le nourrir en permanence et je jalouse aussi beaucoup. Donc je n'ai pas fini de si tôt.
Voyez les formes qui se répètent, celles qui naissent. 19 lettres encore à parcourir.
Les Beach Boys chantent. Good Vibrations vraiment good.



mardi 25 novembre 2008

au pinceau



Le froid n'encourage pas à la descente dans l'atelier alors pourquoi ne pas rester à l'étage et au chaud aquareller des épreuves. Je retrouve l'une d'elles commencée à Rouen et me remets au travail. J'ai parfois fait le choix de garder le gris éteint mais si beau de la lithographie peu encrée. Pour le reste, ça avance par choix délicats et un peu sauvages. Pourquoi l'égyptien est rouge et l'égéen rose et ocre ?
Je ne sais vraiment, disons que les unes contre les autres des décisions sont prises. Ça pousse...
J'entends malgré la grève sur France Culture une émission sur les dérèglement de la zone frontale du cerveau et sur le Viagra.
Passionnantes émissions.
Il faut aussi dire que les play-listes de grève sont remarquables.
"...y a des filles pour les garçons et des garçons pour les filles, y a des filles pour les filles et des garçons pour les garçons..."
Voici la planche dans son état actuel :


Pour certains mots, il est évident qu'il s'agit... euh... de raccourcis...




samedi 15 novembre 2008

l'épaisseur de mon monde



A l'heure ou certaines de mes connaissances font l'acquisition de livre important pour leur pratique artistique (traité de perspective par le grand graveur Abraham Bosse), je reçois un volume bien plus modeste historiquement.
Il s'agit du manuel du dessinateur et imprimeur lithographe par Monsieur Villon aux éditions Roret. Je connaissais ce livre car un exemplaire traînait dans l'atelier de la Bouille. Il est à l'image des autres livres de ce type. Très riche en informations et recettes de tous types il ne permet pas pourtant de saisir la réalité du travail. Impossible en effet de faire passer certains gestes, certaines habitudes dans un mode écrit de ce type. Voir et pratiquer sont toujours beaucoup plus efficaces que lire dans ce cas précis. Mais c'est amusant lorsque l'on pratique, soit de retrouver les détails de nos gestes, soit de ne pas pouvoir suivre l'auteur et de s'étonner des différentes pratiques. Par exemple, les recettes pour fabriquer soi-même ses propres encres semblent bien inutiles. Qui aujourd'hui irait mélanger du noir de fumée avec du suif de mouton ? Mais, plus étonnant encore : les recettes d'acidulation qui me semblent d'une faiblesse incroyable !
Le livre est petit et se veut pratique, utile. Je cherche en vain des trucs permettant de gagner du temps, surtout sur le grainage, mais rien... Le Carborundum n'est même pas nommé car tout simplement pas inventé je crois en 1932. J'aime avoir ce genre de livre tout autant pour plonger dedans que pour me souvenir que je partage ma pratique de lithographe avec une généalogie d'artistes et d'artisans dont les gestes passent d'un apprenti à l'autre. Il faudra inventer la généalogie de la "position Mobylette" qui n'a rien à voir avec une quelconque position amoureuse (quoique) mais évoque la manière dont on doit tenir un rouleau encreur...
Le Roret possède en fin de volume des planches qui se déploient tout en longueur. Je vous laisse apprécier celle des machines, des outils et de la perspective...




lundi 10 novembre 2008

Justaume et Guillin


Aujourd'hui j'ai effacé l'enfance en une vingtaine de coup de grainage. Les deux pierres l'une sur l'autre aidées d'une boue fine de sable ont fait merveille. Partis, les beaux profils de ma jeunesse, parties les ombres couchées, parties les encres et le gras nécessaires au tirage...
Et puis remplir le ruisseau du sable sali.
Et puis attendre une nuit que l'eau s'évapore et que la blancheur tendre de la pierre me redonne l'envie de remplir encore un peu le monde de dessins supplémentaires.
Vendredi j'ai vu deux étudiants rire devant les dessins de Topor qu'ils ne connaissaient pas. Rire.
Alors je sais que les choses importantes passent. Et je sais que je ne vais pas toujours au Mans pour rien. Les dessins sont toujours paniques.
Louis Pons réjouit d'autres étudiants. Oui.
Mettre les livres et les dessins dans les mains de ceux qui viennent vous voir. Vendredi j'ai parlé de Van Dick, de Dürer, de Topor.
Et j'ai eu en main de magnifiques cadavres exquis. Un peu seuls encore mais je crois les deux énergumènes bien capables de remplir mes mirettes de lignes, d'histoires et d'une incroyable puissance parfois. D'où tiennent-ils cela ?
Quelle est cette histoire que l'on invente et quelle est cette mystérieuse évidence qui cloue le bec ?
L'image est un détail du cadavre exquis de Guillaume Bure et Justin Delareux, publié sans leur autorisation ça va de soi.

mercredi 5 novembre 2008

Art Dico à Grenoble, une exposition

Je viens de recevoir une invitation et un programme pour l'exposition Art-Dico qui aura lieu à Grenoble. Le commissariat de l'exposition est assuré par Thora Van Male dont nous avons déjà chanté les louanges de son très beau livre : "Art Dico. A la découverte des lettres illustrées du dictionnaire." (voir article du 21 février 2007)
Voyez le programme pour toutes les informations.
Et pour répondre à votre question : non mon travail n'y sera pas exposé comme quoi je fais vraiment de la communication pour le plaisir du partage...
Oui vraiment.
Dommage c'est un paradis pour l'architecture moderne et contemporaine. Ceux qui suivent mon autre blog (http://archipostcard.blogspot.com/) comprendront que par exemple Grenoble a droit à 13 pages (!!!) dans notre guide (vénéré) d'architecture contemporaine en France par messieurs Amouroux, Crettol et Monnet.
Art Dico
Bibliothèque d'étude et d'information
Grenoble.
23 octobre 2008 28 février 2009
http://archipostcard.blogspot.com/

aujourd'hui : rien de spécial




Aujourd'hui j'ai eu le courage de faire le tirage. Rien de particulier à signaler sinon que j'ai dû faire celui-ci sur deux types de papier et que, finalement le papier Arches plus léger, bien mouillé des deux côtés produit de beaux tirages. Les aplats notamment. Toujours un peu de bouchage de l'encre mais pourquoi ? J'ai pourtant fait des acidulations bien fortes. L'encre Charbonnel serait-elle en cause ? Je ferai le prochain tirage avec une encre américaine. Elles sont de bonne qualité et plus fermes voire dures !
Voyez les images.




mardi 4 novembre 2008

rainbow flag





Aujourd'hui j'ai repris des couleurs, posées comme il se doit à l'aquarelle. J'ai avancé un peu cette lithographie trop légère et j'ai, avec un pinceau fin comme un poil du derrière, ajouté ce qui parfois peut manquer au noir et blanc. Et puis le plaisir...
Enfin, pris dans un élan de courage j'ai fait le montage de la pierre. Une petite sélection d'images pour vous permettre de comprendre les étapes successives de ce qui sert de renforcement des oppositions aquaphiles et aquaphobes de la pierre. Pour aller vite je vous rappelle : dessin = encre = gras = attirance pour l'encre du rouleau ou pierre = maigre + acidulation = aquaphile donc repousse le gras = encre de tirage !



Donc vous verrez ici la pierre une fois l'encre du dessin retirée. On perçoit bien le graissage de la pierre et la marque que le dessin laisse sur celle-ci. Couleur beurre. Le rouge est un reliquat de l'encre du tampon.



Sur ces images, on voit comment on retire l'encre suite à un "gommage pour enlever". Gomme tendue et séchée, on asperge la pierre d'essence de térébenthine. La gomme protège la pierre non-dessinée. On frotte et l'encre de dessin se retire, puis on sèche et on retire cette fois à l'eau la gomme. C'est le moment où la pierre est la plus fragile, plus d'encre de dessin et plus de gomme et pas encore d'encre de montage ! Juste du gras sur une pierre !




Ensuite on fait le montage. Encrage avec du noir à monter comme pour un tirage. Mouillage-encrage, mouillage-encrage. On fait monter l'encre doucement puis on re-prépare la pierre avec une acidulation plus forte. Puis on recommence avec encore une acidulation encore plus forte. Ainsi on accentue encore et encore ce qui aime l'eau et ce qui aime le gras (encre). On ne peut pas le faire directement avec l'encre de dessin trop fragile pour des acidulations puissantes sans prendre le risque de brûler les lavis et les finesses. Les encres de montage sont plus résistantes mais... On ne peut pas dessiner avec ! Vous comprenez ? Je sais c'est toujours mieux de voir les choses. Maintenant la pierre est sous gomme et attend son tirage demain si tout va bien.

lundi 3 novembre 2008

ambiante




J'ai commencé par un bout et tout a suivi. Il fallait faire de la place pour les nouveaux tirages. Les tiroirs sont pleins, les cartons à dessin aussi. Faire des paquets bien rangés et étiquetés pour les futures retrouvailles et classer les tirages des abonnés. D'ailleurs la liste s'étiole, ne restent que Philippe Martin, Achille et le Cabinet des Estampes. S'apercevoir que c'est un bordel monstrueux dans mes tirages, il y en a partout. Regrouper, classer, jeter et se souvenir que oui ce tirage-ci était bien, que non finalement celui-ci n'était pas terrible. Une belle pile bien droite devant de vieux papiers peints de l'époque de la construction de la maison. Tapissage patchwork réalisé par mon père pour que ses garçons aient LEUR pièce à eux au sous-sol. Ici liberté totale, pas de rangement, pas d'ordre une cabane d'agglo. Encore aujourd'hui nous (mes frères et moi) l'appelons Notre pièce...

Puis aplatir des tirages et des papiers gondolés. Pour ce faire, enfin trouver une utilité aux haltères qui ne m'ont jamais musclé... Là, sur la planche elles pèsent pour quelque chose d'utile. Ma carrure d'athlète attendra.




Et enfin, une fois que règne l'ordre d'un atelier, faire le gommage de la pierre. Il s'agit de l'acidulation. Pour les plus pointus d'entre vous je donne : 22 grammes de gomme arabique du jour pour 5 gouttes d'acide nitrique sur les lavis, puis 40 grammes de gomme arabique du jour pour 14 gouttes d'acide nitrique. Petite odeur spéciale...
Cela va reposer au moins une nuit, le montage pour demain, voire mercredi. J'ai gommé bien gras.
Faire des photographies d'ambiance pour le blog et me voici de retour à l'étage.

samedi 1 novembre 2008

à vous de jouer





J'aime bien vous laisser trouver à quels mots correspondent ces vignettes. c'est assez facile cette fois.
Maintenant les images ont trouvé leur mot. Il faut gommer, dès que la gomme arabique toute fraîche aura fondu dans son bocal.
Alors vous trouvez ?