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lundi 26 juillet 2021

Sous la ville

 Pendant que Walid se charge un instant des articles sur les cartes postales pour cet été, je reprends le fil des livres. Cet article aura la particularité d'être lisible ici et sur le blog consacré à mon travail car il sera question du dessinateur que j'aime tant pour ses livres pour enfants : David Macaulay !

Je vous ai déjà montré ici le très beau et célèbre la reconstruction ou la mort d'un gratte-ciel, ouvrage drôle et inventif sur l'architecture, aujourd'hui je vais évoquer avec vous le superbe Sous la ville.
Acheté la semaine dernière aux Emmaüs, mon volume est une édition de 1982 (1979 pour l'édition originale en anglais), édité aux Deux Coqs d'Or et dans un parfait état.
Nous retrouvons tout de suite dans cet ouvrage le style du dessin de David Macaulay fait de hachures nettes, d'un dessin clair laissant beaucoup de place au blanc du papier. Le dessin, au vue du projet éditorial, se doit d'être limpide car il se veut d'abord didactique. Ici, pas d'envolée lyrique ou de relâchement expressionniste mais le désir de faire comprendre par une grande lisibilité les enjeux du travail : évoquer tout ce qui se cache sous le sol des villes, les réseaux divers, les fondations des immeubles, les architectures camouflées sous les trottoirs. David Macaulay prend le pari de nous rendre visible ce que nous ne percevons jamais ou que par de rares expériences furtives lors d'un chantier et c'est assez difficile et complexe comme idée pour saluer l'ambition et l'ampleur du projet. C'est même, pour des enfants, parfois aride. C'est sans doute pour cela que le dessinateur glisse parfois des petites fèves d'humour dans son réalisme ardu, faisant preuve d'humour à qui sait bien regarder dans les hachures du dessin, glissant des gags et des blagues permettant à l'enfant (ou à l'adulte!) de prouver qu'il a regardé avec attention. Ces surprises deviennent aussi pour la lecture accompagnée un bon moyen d'établir une connivence de lecture entre l'enfant et l'adulte qui liraient le livre ensemble. Pointer du doigt dans une image un détail est toujours un moment de complicité important.
Mais l'ouvrage est aussi incroyablement sérieux, parfaitement documenté, au vocabulaire très précis que le traducteur français Roger Hanoune a dû permettre d'en bien retrouver la saveur française.  À partir d'un coin de rue d'une ville moderne, David Macaulay va pulvériser en quelque sorte la terre pour faire apparaître tout ce qui est dessous et c'est hallucinant ! Pour nous ici, intéressés que nous sommes d'abord par l'architecture, David Macaulay réussit l'exploit de construire de solides forêts de piliers pour nous faire comprendre que l'architecture ne commence pas au trottoir mais s'enfonce dans le sol avec du génie. C'est simplement magnifique cette projection imaginaire qu'il opère. David Macaulay est un grand dessinateur et un grand inventeur d'mages ! Bien entendu, je le conseille à tous les enfants mais aussi à nous les adultes qui pourrons y apprendre aussi beaucoup de choses et comprendre un peu mieux la grande difficulté du travail sur les réseaux dans notre monde urbain. Nous regarderons dorénavant tout chantier avec plus d'acuité et sans doute de patience...
C'est une belle leçon, donnée simplement, avec humour et clarté. C'est un livre merveilleux comme souvent avec David Macaulay. Merci Monsieur.
































mercredi 15 mars 2017

la déconstruction

Nous allons refaire un article transversal allant du site de cartes postales à celui de lithographie car, aujourd'hui, je vais à nouveau évoquer le grand David Macaulay.
Cette fois, il s'agit de son ouvrage La déconstruction ou la mort d'un gratte-ciel, publié en France en 1981 au éditions du Coq d'Or.
Comme pour l'ouvrage La civilisation perdue, naissance d'une archéologie, David Macaulay s'amuse avec nous du futur. Ici, l'idée est simple : un prince saoudien très riche décide d'acheter et de démonter l'Empire State Building pour le reconstruire chez lui dans le désert et en faire le siège de son entreprise de pétrole ! Oui...
Cette idée drôle et bien évocatrice de la manière dont on pensait les relation internationales avec les nouveaux riches du pétrole va avoir un intérêt pédagogique puissant. Il s'agit de nous raconter à la fois la construction et la déconstruction d'une architecture et donc d'en comprendre par le menu la manière dont elle est construite, de saisir toutes les particularités car l'auteur, David Macaulay, pour ce qui est de la précision ne fait aucune concession à la fantaisie. Mêlant ainsi habilement humour, fiction, histoire et réalité d'un monument, il nous le donne à voir avec un tout autre regard dont, bien entendu, la très belle qualité de son dessin, soutient l'idée. Chaque page est superbe et la composition claire et très blanche laisse le trait fin et précis prendre le dessus. C'est vraiment très beau et surtout très sérieux et didactique. Les plongées, les perspectives audacieuses, la récurrence de certains points de vue montrant la descente de la tour ajoutent encore au plaisir de la lecture.
Un glossaire technique vient même clore l’ouvrage. On notera aussi une connaissance poussée des modes réelles de démontage. On imagine notre auteur faire toutes les recherches possibles pour ajouter de la crédibilité. L’entreprise de déconstruction se nomme en français Lecasseur...
Malheureusement, une fois démonté, l’Empire State Building est empaqueté dans un navire qui viendra s’échouer contre...un iceberg venu apporter de l’eau douce au dessert et sombrera corps et biens dans le golfe persique...Titanic au soleil...Il ne restera rien d'autre du géant qu’une épave au fond de l’eau, bien loin de New-York.
Aujourd’hui, on regarde le dessin de Manhattan de David Macaulay avec un autre œil. Au loin, au bout de la presqu'ile new-yorkaise, David Macaulay avait dessiné les tours jumelles du World Trade Center. Un peu frêles, un peu lointaines, à peine ombrées, elles racontent dans le drame de l’histoire que nos belles architectures peuvent bien pour une réalité ou pour une fiction disparaître pour de bon.
Étrange prémonition, le livre se termine sur l'érection d'un monument dédié à la tour disparue...
Et, saurez-vous trouver la main de King Kong ?

la déconstruction ou la mort d’un gratte ciel
David Macaulay, éditiond deux coqs d’or
traduction de Nelly et Roger Hanoune
isbn-0-395-29457-6

5 euros chez un bouquiniste.























Comme nous sommes aussi sur un site de cartes postales, je vous propose quelques cartes postales de l'Empire State Building.
D'abord une image trompeuse et aussi amusante par son auteur :



Cette carte postale en noir et blanc n'est effectivement pas ancienne. De plus son auteur serait...Battman lui-même ! En effet c'est bien le nom de l'éditeur qui propose aussi une adresse internet www.Battmanstudio.com dont je retiens surtout cette édition :
https://battmanstudios.com/product-category/nycfirefighterscalendar/
Une autre ?



Cette carte postale est une édition Nester's Map and Guide Corp. Non datée, elle doit avoir été imprimée dans les années cinquante. Elle donne peu d'informations à part la hauteur de 1472 pieds et la date d'érection, 1931.
Encore ?



Cette fois c'est la Manhattan Post Card qui s'y colle avec cette belle carte postale venant d'une photographie de James F. Doane. La carte fut éditée en 1961.
Du même éditeur, non datée et la nuit venue :



Comme les plaisirs ne viennent jamais seul, mon ami Olivier Bobe m'offre ce très beau dépliant de L'Empire State Building datant du milieu des années soixante. J'aime son plan en fish-eyes, sa typo et surtout, surtout qu'il fut Lithographed in the U.S.A ! Comme quoi la transversalité entre mes blogs est bien respectée !