lundi 24 décembre 2018

faire un point G

Tiens !
C'est toujours heureux dans ce projet de passer une lettre et d'en entamer une autre.
Voilà que c'en est fini des F.
Fini des F, j'aime bien.
Voilà que le G arrive.
Le G c'est un oiseau, c'est le plaisir.
C'est les garçons.
Alors je vous laisse regarder ces nouvelles planches. Remarquerez-vous que les dessins gagnent en taille ?
Et comme vous êtes sages, je vous donne aussi une petite ritournelle que j'écoute en boucle, c'est Run Away des magnifiques et énergiques Dead Obies :











mardi 11 septembre 2018

Avec fureur

Une nouvelle aventure puisque...
Elle ne se fera plus en lithographie.
En effet, j'ai décidé pour l'instant d'arrêter de faire des tirages, épuisé un peu par le peu d'intérêts finalement que le procédé et mon travail semblent susciter. Peut-être qu'en supprimant l'une de ses particularités (l'édition) mon travail trouvera plus d'écho. Au cas où la réponse serait négative, je pourrai donc tout doucement tout éteindre.
Tranquillement, dans la nuit blanche d'un papier sans inscription.
Mais pour l'instant, tout redémarre sur de beaux papiers un peu raides qui sont comme des petites planches de coton blanc. J'ai choisi un papier avec un peu de grain, un peu rêche, sévère, qui semble se refuser à la plume. Autre nouveauté : les outils de dessin. Par tradition, j'ai gardé les craies et l'encre à lavis de lithographie mais j'ai opté pour des feutres de différents calibres, tous remplis de véritable encre de Chine. Je veux que mes noirs soient noirs.
Chose qui m'étonne : le format des papiers m'autorise à tourner dans tous les sens mon support, ce que je ne pouvais vraiment pas faire avec mes pierres lithographiques. C'est amusant cette ergonomie du dessin.
Sinon, pour le reste, rien ne change : respect de l'ordre, respect des étymologies, respect des échelles, respect de l'impact de l'imagination, respect de la contrainte de départ.
Purée ! Ça en fait du respect !
Donc voici les trois premières planches, exemplaires uniques donc.
Et pour agrémenter cette visite, je vous glisse cette chanson de Diplo que j'adore, c'est tout moi :































































































































lundi 14 mai 2018

dégagisme en replay

Voici la dernière lithographie aquarellée.
J'ai mis un petit moment, non pas à la finir, mais à me décider à vous la montrer.
Usé.
Aujourd'hui j'apprends que Larousse et le Petit Robert sortent leurs nouveaux mots et ils sont tellement moches ces nouveaux mots que je suis heureux de travailler sur un dictionnaire datant de 1967. Qui peut aimer replay, fiché S ou écriture inclusive, ce dernier étant le plus moche.
Dans les "personnalités"...Édouard Philippe...La chance...Il parait que dégagisme fait aussi son entrée. Faudra voir si ça pousse l'autre.
Je note que lorsque je tape dégagisme, mon ordinateur le souligne de rouge pour m'indiquer une faute d'orthographe tout comme pour aquarellée.










lundi 9 avril 2018

Je suis un zizi

Est-ce ma propre expérience de lecteur qui en est pauvre ou bien est-ce bien vraiment une chose rare en littérature que le témoignage d'un jeune homme d'aujourd'hui sur la naissance de sa vie sexuelle ?
Sans doute que les premières fois, les expériences variées et diverses sont présentes en grand nombre aujourd'hui sur un internet largement ouvert mais cette textualité est toujours construite sur une excitation sexuelle espérée du lecteur que la pornographie nous sert à l'envi.
Et c'est parfois bien.
Ici, rien de tout cela.
Maxime Barbé est un jeune homme qui a écrit ce moment de sa vie et les découvertes qui y sont liées. Il le fait en quelque sorte, dans Mémoires Pelviennes, depuis sa hauteur et sa jeunesse encore active. Ce qui est étonnant c'est bien de lire ça, de cette manière, sans aucun déguisement du style ou revanche viriliste tentant de prouver quoi que ce soit de son état ou de ses performances, ici, vraiment peu, très peu usitées.
Non.
Une écriture claire, parfois même sage, utilisant rarement du verbiage de jeune ou des mots par trop salaces, qui laisse d'abord l'expérience se dérouler comme elle vient. C'est bien cet accompagnement simple qui nous étonne car, dans une pudeur affirmée surtout par une transparence désarmante, Maxime Barbé parvient à nous raconter comment une virilité se construit, s'invente, parfois même déçoit.
C'est d'autant plus surprenant que ce détachement face au sujet évoqué correspond bien à l'allure et à la personnalité de son auteur que je considère, Maxime excuse-moi, comme le parfait branleur de son époque. Une distance au Monde à la fois espérée, un désenchantement contemporain, mais aussi une grande implication et lucidité à ce Monde qui, finalement à la fois le paralyse et lui offre les révoltes nécessaires de son expression. Tout est, en quelque sorte, tendu, turgescent, prêt à la fois à tenir droit et à tomber.
Maxime Barbé ne cache rien, du moins le laisse croire, de ses goûts, de comment il les découvre et de comment il les cultive. Ce début de vie sexuelle m'étonne, non pas dans ses pratiques, mais dans la conscience de sa fabrication, replaçant, je crois, le rôle de l'homme, de sa virilité, dans un nouveau partenariat sexuel. Il est, j'oubliais de vous le préciser, hétérosexuel.
Ainsi la partenaire, l'autre, celle qui partage, est toujours regardée dans ce mélange de curiosité, de vrai désir de puissance non camouflé mais aussi de tendresse, comme celle d'un naïf qui découvre chez l'autre la même naïveté et le désir d'apprendre ensemble ce qui fonde la jouissance. Pas de compétition, pas de supériorité réelle mais un vrai fantasme de puissance que le jeu érotique vient combler, du moins parfois.
Une délicatesse.
C'est un témoignage rare de franchise dans la pudeur d'une langue et une netteté des situations parfaitement tenue. C'est étonnant à cet âge, une écriture aussi limpide sur un sujet aussi difficile. Vous voyez, il m'autorise à en parler ici.
Maxime Barbé aime aussi le flow.
Il chante parfois, associé dans des joutes verbeuses, avec d'autres jeunes hommes de son âge. C'est aussi cette écriture qui lui a permis ici, sur le papier, de tenir un texte, une écriture musicale. On notera que l'espace de ce tout petit livre est parfaitement bien construit, entretenant des relations limpides entre textes et dessins souvent simples comme des modes d'emploi de montage de meubles IKEA. Deux photographies encadrent ce petit texte. La franchise en est absolue et offerte en sept chapitres : introduction (sic), la première, la jeunesse, les interdites, interlude, la révélation, l'éphémère, la salope, la délicatesse.
Ce livre, je le vois finalement comme le pendant à celui de Catherine Millet, car tout les oppose, époque, sexe, âge et tout les réunit, franchise, liberté, écriture.
On regrettera que ce petit livre n'ait pas encore rencontré d'éditeur. Y a-t-il quelqu'un d'assez courageux pour le défendre et l'éditer ? Il serait bien que ce témoignage de notre époque gagne d'autres lectrices, lecteurs.
Cher Maxime, je complète cette petite note en ajoutant une chanson de Romeo Elvis dont nous partageons le goût et pour lequel tu as participé à un clip.
Tu es comme lui, pour moi, ce vrai dauphin sophistiqué de notre époque.
Des fois, je malaxe le pénis.
Des fois, j'oublie de penser, je suis un zizi.

Mémoires Pelviennes
Maxime Barbé
édition ESBA-TALM 2016
seulement disponible auprès de l'auteur.



















mercredi 14 mars 2018

Dark Vador est breton, Vivien est en stage.






































Vous les connaissez les stagiaires de troisième au collège ?
Eh bien, j'ai dû m'y plier.
Mais j'ai eu beaucoup de chance car c'est Vivien, mon neveu qui s'y est collé.
L'année dernière, j'ai profité de sa venue pour faire le tirage avec lui de la première couleur de mon lino. J'avais en effet envie de me remettre à ce mode d'impression. J'ai donc pu montrer à l'arpette comment on grave, on imprime. Vivien a aussi suivi son oncle jusqu'à ses cours à l'École des Beaux-Arts du Mans pour voir comment on parle aux étudiants, comment on fabrique une gravure à l'eau-forte, comment il faut parler à un enseignant quand on est un étudiant. Et savoir, parfois se taire aussi.
Il est toujours amusant et enrichissant de partager ce qui nous fonde avec ceux qui sont à la fois proches et un rien éloignés, trop jeunes jusqu'alors pour saisir votre univers.
Dark Vador nous a accompagnés. Nous partageons cela depuis toujours.
Merci Vivien pour ton intérêt à mon travail. Nous devons remercier aussi vivement Natacha Petit qui nous a accueillis si gentiment chez elle pour que nous puissions faire les tirages du lino sur sa presse Gary Thibault. Merci, chère Natacha.
J'ai passé la deuxième couleur, un noir, sans Vivien, hier. Vite fait, bien fait.
Et toi, Vivien, depuis ce stage, tu as pris 10 centimètres. Vite fait, bien fait.
Ne reste qu'à partager avec vous ces quelques images :