dimanche 15 juin 2008

Monsieur Ramondot et Monsieur Steinberg

Je me rappelle un jour béni où Monsieur Ramondot se penchant par-dessus mon épaule voûtée de dessinateur de lithographie me dit l'air de rien, l'air de tout, que je dessinais les nuages comme Saul Steinberg. Je me rappelle précisément que ce fut la première fois que j'entendis ce nom. Je me rappelle également que je me précipitai à la documentation de l'école pour voir qui était ce type dont je copiais les nuages. Je compris alors comment Jacques venait l'air de rien : 1 de me faire le plus beau compliment de ma vie de dessinateur, 2 que je venais de découvrir après Topor l'un de mes plus grands libérateurs. Je reviens de la visite de l'exposition qui lui est consacrée à la Fondation Henri Cartier-Bresson et je fus une nouvelle fois ébloui et heureux. Maîtrise parfaite de sa liberté, connaissance totale des genres et applications ironiques de ceux-ci en des mélanges habiles et courageux, prise de risque des matériaux et passage au-delà de l'impossible combinaison de l'encre de chine et du crayon de couleur. Que dire encore de ce jeu entre dessin imité, dessin imprimé, dessin multiplié ?
Que dire du génie de la situation et de l'observation ? Une perfection.
Je compris rapidement en quoi Jacques s'amusa de tout cela et comment en hommage déclaré et distancié il puisa dans ce fonds dont d'ailleurs il avait la liberté de se passer et la force de s'y laisser prendre. Comment aussi Jacques savait nous emmener vers nos terrains de jeu, nous montrer délicatement le chemin sans écrasement et en toute générosité en mettant en avant le plaisir de la rencontre et en dévoilant les filiations mystérieuses qui peuvent exister entre un roumain américain, un parisien né la même année que Mickey et un jeune étudiant enthousiaste et récalcitrant.
Alors je ne finirai pas de les remercier tous les deux et la meilleure façon de le faire c'est de proclamer la nécessité pour certains d'aller y voir. (suivez mon regard vers le Mans).
Alors je n'en finirai pas de voir Saul Steinberg pour Jacques, d'engloutir ses dessins, de piller, de voler et d'aimer pour lui ce génie. Il suffit parfois d'un souffle au-dessus d'une épaule au travail pour qu'une énergie se déploie. Une seule chose impossible à combler : l'absence de Jacques.

jeudi 12 juin 2008

mettre la gomme





Je viens de gommer ma pierre avec 17 gouttes d'acide nitrique pour 40 grammes de gomme arabique, ça pique un peu. Et puis ça fait briller la surface. C'est toujours à la fois magique et inquiétant ce moment de l'acidulation. Reste à savoir quand je pourrai effectuer le montage et le tirage. Avant ou après le voyage à Rome...
Si quelqu'un veut venir me faire les tirages pendant mon absence et jouer ainsi les petits lutins du sabotier, j'en serais ravi. Au fait Philippe Martin tu fais quoi là maintenant ?

livres délivrés, une exposition


Disons que je n'aime pas ce titre mais ce n'est pas grave car ce qui compte c'est évidemment que mon travail soit à nouveau montré par le F.R.A.C Haute-Normandie.
Je n'ai pas vu l'exposition et je ne sais rien de la manière dont mes lithographies sont montrées. Vous allez donc tous y aller pour vous rendre compte...
Voici la liste des autres artistes invités : Catherine Bernard, Serge Delaune, Bertrand Dorny, Gerd Hanebeck, Gerard't Hart, Jana Kluge, Kubach Wilmsen team, Lazlo Lakner, Marie-Rose Lortet, Michel Mangard, Neville, Rober Racine, Emile-Bernard Souchière et votre serviteur.
Et voici aussi le carton d'invitation pour toutes les informations pratiques. Bonne visite.

samedi 7 juin 2008

lithographie versus Minolta





Me voici en possession (temporaire Claude, temporaire) d'un Minolta Dimage Xt dont j'ai entendu chanter les louanges pendant des années. Grâce à lui je peux enfin vous redonner des états du travail car l'ensemble de mes amis sur la toile en sont si avides (merci Sylvain pour ton inquiétude).

mercredi 4 juin 2008

au moins cent images sans images

Comme pour mon blog sur les cartes postales, je suis en panne de transmission d'images faute d'appareil numérique. Alors je me dois de rassurer la horde de fans qui me harcèle en me demandant des nouvelles de ma dernière pierre en route et leur dire que je viens de la terminer. Reste l'acidulation et le tirage. Il me faudra être fin pour trouver dans mon emploi du temps un trou horaire me permettant de dégager une journée pour ce faire. N'oubliez pas d'aller voir Saul Steinberg, les gravures de Goya et les lithographies de Daumier à Paris pour vous consoler. Il y a aussi la remarquable petite exposition au Louvre des gravures de Van Dyck qui nous démontre que le passage entre gravure d'interprétation et gravure originale est parfois délicat. Et c'est délicat aussi pour le trait magnifique de sûreté, d'habileté de de finesse. Tout simplement éblouissant de clarté.