Nous allons refaire un article transversal allant du site de cartes
postales à celui de lithographie car, aujourd'hui, je vais à nouveau
évoquer le grand David Macaulay.
Cette fois, il s'agit de son ouvrage La déconstruction ou la mort d'un gratte-ciel, publié en France en 1981 au éditions du Coq d'Or.
Comme pour l'ouvrage La civilisation perdue, naissance d'une archéologie,
David Macaulay s'amuse avec nous du futur. Ici, l'idée est simple : un
prince saoudien très riche décide d'acheter et de démonter l'Empire
State Building pour le reconstruire chez lui dans le désert et en faire
le siège de son entreprise de pétrole ! Oui...
Cette idée drôle et
bien évocatrice de la manière dont on pensait les relation
internationales avec les nouveaux riches du pétrole va avoir un intérêt
pédagogique puissant. Il s'agit de nous raconter à la fois la
construction et la déconstruction d'une architecture et donc d'en
comprendre par le menu la manière dont elle est construite, de saisir
toutes les particularités car l'auteur, David Macaulay, pour ce qui est
de la précision ne fait aucune concession à la fantaisie. Mêlant ainsi
habilement humour, fiction, histoire et réalité d'un monument, il nous
le donne à voir avec un tout autre regard dont, bien entendu, la très
belle qualité de son dessin, soutient l'idée. Chaque page est superbe et
la composition claire et très blanche laisse le trait fin et précis
prendre le dessus. C'est vraiment très beau et surtout très sérieux et
didactique. Les plongées, les perspectives audacieuses, la récurrence de
certains points de vue montrant la descente de la tour ajoutent encore
au plaisir de la lecture.
Un glossaire technique vient même clore
l’ouvrage. On notera aussi une connaissance poussée des modes réelles de
démontage. On imagine notre auteur faire toutes les recherches
possibles pour ajouter de la crédibilité. L’entreprise de déconstruction
se nomme en français Lecasseur...
Malheureusement, une fois
démonté, l’Empire State Building est empaqueté dans un navire qui
viendra s’échouer contre...un iceberg venu apporter de l’eau douce au
dessert et sombrera corps et biens dans le golfe persique...Titanic au
soleil...Il ne restera rien d'autre du géant qu’une épave au fond de
l’eau, bien loin de New-York.
Aujourd’hui, on regarde le dessin
de Manhattan de David Macaulay avec un autre œil. Au loin, au bout de la
presqu'ile new-yorkaise, David Macaulay avait dessiné les tours
jumelles du World Trade Center. Un peu frêles, un peu lointaines, à
peine ombrées, elles racontent dans le drame de l’histoire que nos
belles architectures peuvent bien pour une réalité ou pour une fiction
disparaître pour de bon.
Étrange prémonition, le livre se termine sur l'érection d'un monument dédié à la tour disparue...
Et, saurez-vous trouver la main de King Kong ?
la déconstruction ou la mort d’un gratte ciel
David Macaulay, éditiond deux coqs d’or
traduction de Nelly et Roger Hanoune
isbn-0-395-29457-6
5 euros chez un bouquiniste.
Comme nous sommes aussi sur un site de cartes postales, je vous propose quelques cartes postales de l'Empire State Building.
D'abord une image trompeuse et aussi amusante par son auteur :
Cette
carte postale en noir et blanc n'est effectivement pas ancienne. De
plus son auteur serait...Battman lui-même ! En effet c'est bien le nom
de l'éditeur qui propose aussi une adresse internet
www.Battmanstudio.com dont je retiens surtout cette édition :
https://battmanstudios.com/product-category/nycfirefighterscalendar/
Une autre ?
Cette
carte postale est une édition Nester's Map and Guide Corp. Non datée,
elle doit avoir été imprimée dans les années cinquante. Elle donne peu
d'informations à part la hauteur de 1472 pieds et la date d'érection,
1931.
Encore ?
Cette
fois c'est la Manhattan Post Card qui s'y colle avec cette belle carte
postale venant d'une photographie de James F. Doane. La carte fut éditée
en 1961.
Du même éditeur, non datée et la nuit venue :
Comme
les plaisirs ne viennent jamais seul, mon ami Olivier Bobe m'offre ce
très beau dépliant de L'Empire State Building datant du milieu des
années soixante. J'aime son plan en fish-eyes, sa typo et surtout,
surtout qu'il fut Lithographed in the U.S.A ! Comme quoi la transversalité entre mes blogs est bien respectée !
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