Peu d'aventures éditoriales en France ont su devenir à ce point indispensables et attendues. Il en est ainsi du Cahier Dessiné de Frédéric Pajak dont chacune des livraisons est pour moi l'occasion de retrouver de vieux amis ou d'en découvrir des nouveaux.
Le dernier numéro est un énorme volume, gros, pris un peu par une obésité joyeuse, dont chaque page vous régale.
Mais surtout, surtout, cette fois, j'ai pris le pari de lire à mes étudiants l'introduction de ce Cahier Dessiné. Frédéric Pajak y fait un éloge de l'outil et de la manière dont un artiste se doit (oui du verbe devoir) se doit de tenir et de trouver son outil de dessin non pas comme un pis-aller mais comme un objet libérateur permettant d'inventer une nouvelle traduction du monde.
C'est un texte pratique pour un enseignant car Pajak situe d'abord son texte dans une école d'art mais surtout, au-delà d'une vision que certains verront comme un peu réactionnaire, il raconte avec justesse, les question du dessin, de sa manière à être un chemin, de comment on s'empare ou non des outils qui le fondent.
Alors, ensuite, après cette introduction, il est aisé de voir ou de lire donc de penser si les exemples qui y sont donnés sonnent juste à cette leçon.
Tout comme dans le premier numéro de la revue Cahier Dessiné, on trouve le collage improbable d'artistes se faisant écho ou s'opposant, distribuant ici un imaginaire débridé ou, au contraire, une vision du réel acérée. (Adrien Neveu)
Mais où les trouve-t-il tous ces dessinateurs ? Est-ce que Pajak, de porte en porte, tel un colporteur, part sur les chemins, d'une réputation vers un conseil ?
Dans ce numéro, je m'autorise à vous dire mes préférés. C'est mon droit de lecteur non ?
Mais, faites comme moi. D'abord chez votre libraire indépendant, achetez ce numéro des Cahiers dessinés. Puis, jalousement, pour vous, l'ouvrage lourd sur les genoux, régalez-vous en solitude avant de rapidement le mettre dans les mains de ceux pour doivent le lire (oui doivent du verbe devoir, toujours), les jeunes dessinateurs et dessinatrices.
Alors, viendra la parole, les avis, les goûts et même les dégoûts mais surtout les jalousies...
Dans ce numéro, je retrouve mes jalousies pour Topor, j'aime lire le témoignage de Sonja Hopf et revoir ses belles gravures, j'aime toujours autant dessins et puissance de Willem.
Mais si je devais garder une jalousie à l'instant découverte, je garderai celle des paysages absolument magnifiques d'Adrien Neveu.
Les images un peu floues qui suivent ont vocation à vous donner envie d'aller voir. Allez voir !
Bonne lecture.
Le Cahier Dessiné N° 11
collectif sous la main de Frédéric Pajak
édition les Cahiers Dessinés
isbn : 979-10-90875-34-0
Alexeï Soundoukov |
Marianne Wylder |
Romain Slocombe |
Roland Topor et Sonja Hopf |
Sonja Hopf |
Sonja Hopf |
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